11- Šipan: la plénitude

Après une heure de rodéo maritime, le "Nona Ana" qui dessert toutes les îles Elaphiti (au large de Dubrovnik) nous largue sur le quai de Šipanska Luka dans une ambiance de retrouvailles familiales.



Les passagers débarquent avec le sourire, portant un vélo d'enfant, des cartons de nourriture, une tondeuse, toutes ces choses du continent introuvables ici car il n'y a pas de super-marché. Tout au plus une épicerie dans les deux villages de l'île.

   
Les liqueur de baies macèrent au soleil
Nous sommes aussi attendus. Par notre hôte souriante, Iskra qui nous accueille sous la treille avec une tournée d'alcool-maison. Quelle gentillesse. Elle nous présente sa petite-fille et son mari. Tous ne parlent que croate. Nous voilà tous coincés de la communication!

 
Notre chambre, propre, avec terrasse donne sur des potagers. Hélas, placée sous les toits, c'est une étuve.

A grand renfort de gestes, tournant l'index devant mon visage et faisant vvvvvv, je demande un ventilateur. Le lendemain matin on m'apportera un sèche-cheveux! Encore quelques gesticulations et le ventilateur arrive. 



Il règne une paix incroyable sur cette île sans voitures. Le soir tombe sur le port de Šipanska Luka.


Le village compte une trentaine de maisons en pierre, 4 restaurants et autant de bars pour les touristes des bateaux au mouillage, un hôtel, un clocher pointu et quelques bâtiments élégants.  

 Nous cherchons la plage. Il n'y en a pas, mais le chemin côtier

est échancré de criques idéales pour une baignade secrète. Ici et là, les nageurs sont parfois nus.

De retour sur le port, nous adoptons un restaurant comme pension. Le poisson et les fruits de mer y sont divins. Les matins nous déjeûnons copieusement du buffet de l'hôtel trois étoiles. Cela nous cale pour la journée.

Il existe un bus "interurbain" entre les 2 petits ports de cette île de 16 km2. Sur le trajet de 5 km, le seul panneau routier affiche un petit je-ne-sais-quoi de la Corse.

L'autre port Sudjurad, est également plein de charme avec son château crénelé 

et sa chapelle dotée d'un préau, comme toutes celles de l'île.

Je jette un oeil dans la chapelle. Un cercueil attend les proches pour l'enterrement. Ils arrivent par le ferry, les bras chargés de gerbes de fleurs. Mince, la mort frappe même au paradis!

Luc marche dans la chaleur infernale à la recherche de la plage nudiste. Il n'y en a pas! Juste ici et là quelques rares baigneurs disséminés dans les rochers, parfois sans maillot.

Nous ne nous dénudons pas pour explorer la côte avec masque et tuba. On ne sait jamais ce qui peut venir nous grignoter le...

Ce soir, nous sommes invités, chez des gens charmants. Nos logeurs. Leur fille Marita parle anglais. Andro, le père, a pêché le poisson hier et les légumes viennent du jardin. Quel plaisir humain et dégustatif.



Demain nous prévoyons une sortie en kayak. Mais Luc attire les insectes (ok,il a une peau agréable) mais enfin,


pourquoi se fait-il piquer par une guêpe tous les ans alors qu'il est gravement allergique? Il avale immédiatement ses médicaments qui ne le quittent jamais et s'allonge. Sa jambe gonfle. Un brin d'angoisse pendant une nuit et un jour.Il n'y a pas de service de réanimation ici!

Alors qu'il se remet doucement, je pars en kayak seule

avant d'aller me promener dans l'île sous l'oeil bienveillant de Supetar (St Pierre)

entre les vergers d'agrumes et les explosions mauves des bougainvilliers.
Comment résumer les impressions de Šipan? Choisissons ces deux photos. Un fils de pêcheur dans sa barque, à lui. Elle a un petit moteur électrique silencieux. Le gosse lance la senne comme un pro.

Et le calme du couchant dans la baie de Šipanska Luka.